

Mission
Caractéristiques
Sélectionné en 2011 par l’Agence Spatiale Européenne (ESA) dans le cadre du programme « Cosmic Vision », Euclid sera lancé en juillet 2023 depuis Cap Canaveral en Floride, d’où il sera expédié au deuxième point de Lagrange. Pendant 6 ans, il prendra des clichés de milliards de galaxies que les scientifiques analyseront afin d’en déceler la signature de la matière noire et de l’énergie sombre.
Fusion
de deux projets
Suite à l’appel d’offre Cosmic Vision lancé par l’Agence Spatiale Européenne (ESA, de l’anglais European Space Agency) en 2004 ayant pour objectif de planifier les missions spatiales ciblées sur des thématiques scientifiques principales pour la décennie 2015-2025, deux projets indépendants avaient alors été pré-sélectionnés. Dune visant à cartographier la matière noire et Space dédié à caractériser la distribution de matière dans l’Univers. Ces deux projets, se proposant d’étudier le problème de l’énergie noire par des méthodes différentes, fusionneront ensuite pour donner naissance à Euclid sélectionné en 2011 par l’ESA en tant que mission de taille moyenne. De la caméra grand champs Dune et du spectromètre grand champs Space, les scientifiques ont doté Euclid de deux instruments analogues : l’imageur visible VIS et le spectrophotomètre proche infrarouge NISP.
Carnet de route
Initialement prévu pour être lancé par une fusée Soyouz ST-2.1B puis Ariane 6 depuis le Centre spatial de Kourou en Guyane française, le satellite Euclid partira finalement à bord d’une fusée Falcon 9 depuis Cap Canaveral en juillet 2023. Il rejoindra alors le point de Lagrange L2 à 1,5 millions de kilomètres de la Terre autour duquel il orbitera. Il s’agit là d’une région du système solaire où les forces gravitationnelles du Soleil et de la Terre se combinent permettant à un satellite de rester en permanence dans l’alignement Terre – Soleil. Cette orbite est très prisée des missions scientifiques du fait de la grande stabilité des conditions d’observation.
Après ce 1er mois de voyage, les 3 suivants seront consacrés à la mise en opération de tous les systèmes et à la vérification de leur bon fonctionnement. À la suite de cette vérification complète, s’enchaîneront 6 années d’observation.
Des
observations
inédites
Durant 6 ans, Euclid va observer – en visible et en proche infrarouge – un tiers de la voûte céleste (15000 deg²), soit plus de 10 milliards de galaxies distribuées sur 10 milliards d’années-lumière de profondeur. Il s’agit là du relevé « grand champ » (Wide field en anglais), programme principal de la mission à partir duquel, nous pourront répondre au défi de la compréhension de l’énergie noire et cartographier la matière noire. L’approche du relevé est d’observer étape par étape l’intégralité du ciel profond observable, celui qui n’est pas contaminé par les lumières parasites provenant de notre Galaxie (lumière du plan galactique : la « voie lactée ») et de notre système solaire (lumière zodiacale dans le plan de l’écliptique).
Euclid effectuera également un deuxième relevé dit de « champs profonds » (Deep field en anglais). Ce dernier consiste en 3 régions du ciel très noires dont une est située dans l’hémisphère nord (constellation du dragon) et deux dans l’hémisphère sud (constellations du fourneau et de l’horloge) afin d’accéder aux galaxies les moins lumineuses.
Au-delà des objectifs scientifiques premiers de la mission, le volume et la résolution des relevés sont tels que de nombreux domaines de l’astrophysique s’appuieront sur cet héritage pour des avancées dans leurs problématiques respectives (formation et évolution des galaxies et des étoiles primaires, AGN, supernovæ, …). Avec un tel volume de données, les découvertes seront probablement là où elles ne sont pas attendues, à l’instar des expériences des grands relevés des observatoires terrestres).
Des
données
considérables
Plus de 120 000 images seront capturées par les caméras visible et Infrarouge durant la mission, chaque image visible étant composée de 600 000 000 de pixels, et chaque image infrarouge comptant 60 000 000 de pixels. Associés à plusieurs relevés d’observatoires sol (DES, CFHT, Pan-STARRS, LSST), la quantité de données nécessaire à l’obtention des performances ultimes Euclid correspondra à plus de 170 péta-octets de données. À titre comparatif, cela est du même ordre de grandeur que le volume des informations générées dans le monde en un mois !